Méditer la Rose et la Croix

Rose rouge
Rose rouge

La pratique suprême avant tout rituel est la méditation. Le lien entre l’homme et le monde spirituel passe par l’intérieur de lui-même.

Il ne s’agit pas de visualisation mais d’une représentation vivante qui mobilise l’âme toute entière sur un point de focalisation qui exclut toute autre image.

Le silence de l’âme va lui permettre de s’absorber dans des représentations extrêmement précises aboutissant au développement de facultés spirituelles cachées. Il va s’agir d’éveiller l’âme.

Pour cela, nous allons travailler sur les forces de l’âme et l’entraîner à se concentrer sur un point unique. C’est d’ailleurs le plus important. La représentation elle-même est moins fondamentale que les forces qui sont éveillées par la parfaite concentration.

Naturellement, au début, des pensées parasites viendront, on peut les laisser passer comme des nuages dans le ciel sans s’attacher à elles. C’est un effort de la volonté.

Pour faciliter le travail tout en travaillant sur des valeurs d’anoblissement de l’âme, on peut choisir des symboles comme représentations.

Le symbole va devoir se construire, s’édifier dans l’âme. Et ce processus permettra à la méditation d’être plus opérante, plus forte.

Dans cette méthode vont se mélanger deux ambiances à la fois naturelle et druidique puis chrétienne. Dans un objectif, de purification de l’âme et invariablement, de connaissance de soi.

Nous commençons dans un état de veille puis celui-ci s’élèvera…

Nous choisissons un moment où nous sommes vraiment seul et disponible à soi, dans un lieu qui nous convient et où rien ne viendra attirer notre attention en-dehors de soi.

Nous trouvons une position qui nous convient et qui est confortable pour le corps.

Si vous désirez utiliser de l’encens, il vaut mieux le faire brûler avant, de manière à ce que vos sens l’ait intégré dans l’environnement et que son odeur ne vous ramène pas à l’olfaction pendant la méditation. Certaines personnes ont l’habitude de le faire brûler pendant sans être attiré par l’odeur, à vous de voir objectivement où vous vous situez.

Une fois prêts, nous allons nous représenter une plante (un rosier par exemple). D’abord, ses racines s’enfonçant dans la terre, profondément avec les radicelles qui se découpent, puis, sa tige qui monte vers le ciel, avec ses feuilles qui s’ouvrent petit à petit (représentez-vous bien le processus de vie) et enfin les fleurs.

Ensuite, nous allons nous représenter un être humain à côté de cette plante. Nous dotons cette personne de qualités humaines, de sa liberté de bouger, de penser, d’aimer et d’agir. La plante ne peut pas.

Cependant, l’être humain peut se trouver dépassés par ses désirs, ses passions, ses peurs et parfois, il va obéir à ses émotions. L’homme connaît l’erreur, l’imperfection. La plante, elle, est mue par des pulsions de vie, par des lois de croissance, le cycle de sa vie y obéit. Nous ressentons alors la perfection de la plante dont les feuilles s’épanouissent aux rayons du soleil.

Nous nous représentons maintenant la sève de la plante qui obéit aux lois de la croissance, de la vie dans toute leur pureté.

Maintenant, nous imaginons le sang de l’être humain qui circule dans ses artères tout en portant en lui les passions, les désirs, ses émotions… nous nous en faisons une véritable représentation vivante.

Et ensuite, nous ajoutons à ce tableau toujours vivant, le fait que l’être humain peut progresser, pour purifier ses passions et ses désirs, les élever vers une renaissance. Le sang devient ainsi le véhicule de passions et de désirs purifiés.

A présent, nous allons évoquer une rose rouge dont les pétales en spirale portent la sève devenue rouge. La rose rouge n’obéit qu’aux lois de la croissance comme ses feuilles. Ce rouge de la rose devient pour nous le symbole d’un sang représentant lui-même des désirs et de pulsions purifiés. Ils sont devenus aussi purs que la rose elle-même.

Ce beau tableau peut nous inspirer fortement et entrer dans la sphère du sentiment provoquant chez nous une certaine félicité.

Nous réalisons alors que certaines facultés spirituelles peuvent se développer au prix de la purification des pulsions et des désirs.

La félicité peut céder place à la gravité devant l’importance de cette élévation vers le monde spirituel. Puis, elle-même peut se transformer en libération devant la représentation de ce sang rouge si proche de la sève rouge de la rose, sang purifié.

Nous allons maintenant transformer ces sentiments en une croix noire symbolisant ce que l’on a vaincu, détruit pour purifier l’âme. Au centre de cette croix, sept roses rouges lumineuses vont se former en cercle symbolisant le sang rouge purifié.

Restons ensuite concentré sur ce symbole vivant et laissons le planer devant nous le plus longtemps possible.

C’est une méditation à faire et à refaire régulièrement, avec toute sa construction et en l’améliorant à chaque fois.

C’est ainsi qu’elle pendra du sens pour l’âme, comme un point de repère rassurant et opérant.

(A partir de la Méditation de la Rose-Croix de Rudolf Steiner)